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Le suaire de Turin , fake ou réalité ?

  • admin
  • 19 déc. 2015
  • 8 min de lecture

l'Histoire

Le suaire de Turin: de nouvelles pistes pour lever le mystère

Le Suaire de Turin est un drap découvert durant le Moyen-Age et présentant l'image d'un homme ayant les traces caractéristiques de la crucifixion du Christ. Ce point a donc fait penser à beaucoup qu'il pourrait s'agir du linceul dans lequel le corps de Jésus aurait été enroulé après sa mort. Mais, qu'en est-il réellement ? C'est ce que nous allons tenter de découvrir à travers cette nouvelle enquête qui va se faire se confronter quatre théories bien distinctes... Dès son apparition supposée en France, en 1390, le débat concernant l'authenticité de cette étoffe fit rage entre ceux qui pensaient qu'il aurait été ramené des croisades et ceux qui étaient persuadés qu'il s'agissait d'une contre-façon. Plus tard, en 1578, le suaire passa aux mains des italiens et fut entreposé à Turin où il resta méconnu du grand public jusqu'au XIXe siècle. En effet, en 1898, l'église autorisa Secondo Pia à prendre des photographies de la relique. Lorsque ce dernier fit développer les clichés, il fut stupéfait de constater que les traces présentes sur le morceau de tissu étaient alors beaucoup plus visibles et laissaient apparaître clairement le haut du corps d'un homme présentant les blessures que l'on aurait infligé au Christ. La nouvelle fit alors sensation et le saint Suaire devint d'une importance capitale pour bon nombre de croyants. Pour autant, la précision des détails qui concordent trop parfaitement avec la version de l'évangile laissa bon nombre de spécialistes sceptiques. Les doutes concernant l'authenticité furent d'ailleurs bien entretenues par l’Église puisque cette institution n'autorisa aucune analyse scientifique avant 1978. Durant celle-ci, les scientifiques furent impressionnés lorsqu'ils constatèrent que l'image ne tenait seulement que sur quelques microns d'épaisseur, puisque cela ne collait pas du tout avec ce qui aurait pu être observable si de la peinture ou de l'encre avait été utilisée. Suite aux prélèvements qui furent effectuées durant cette étude, la datation au carbone 14 révéla que le suaire datait en fait de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle. Pour autant, les échantillons ayant été prélevés aux bords de l'étoffe, afin de ne pas l'endommager, il est tout à fait probable que ceux-ci étaient en fait issus de réparations ayant été effectuées à l'époque médiévale, faussant ainsi les résultats de l'analyse. Puisque aucune autre étude ne fut autorisée par l'église depuis, des experts ont continué

leur étude en se basant sur la photographie prise au XIXe siècle. Grâce aux nouvelles technologies, certains d'entre eux pensent même avoir découvert des mots en lien avec la vie du Christ inscrits sur l'étoffe. Ces inscriptions auraient été réalisées en langue hébraïque et on pourrait par exemple y lire « Jésus le nazaréen » ou «condamné à mort ». Pour certains historiens, il s'agirait ici d'une preuve que le suaire ne daterait pas de l'époque médiévale, puisque cette appellation était considérée comme un blasphème depuis le règne de l'empereur Constantin. Pour autant, les nouvelles photographies n'ont apparemment pas pu mettre en avant ces écritures et selon les analyses effectuées en 1978, il n'y aurait eu aucune application de peinture ou de pigments sur le tissu. Il pourrait donc s'agir d'une simple illusion... En parallèle, des experts ont voulu découvrir si le phénomène de décomposition était capable de laisser une trace similaire à celle présente sur le suaire de Turin. En effet, cela serait en théorie possible via une réaction connue sous le nom de « réaction de Maillard ». Cette dernière se produit lorsque la chaleur engendre une réaction entre les amino-acides et les sucres, produisant ainsi un brunissement. Et, comme vous allez le voir, les résultats de la simulation sont très similaires à ce que l'on peut observer lorsque l'on regarde au microscope le suaire de Turin. D'autres scientifiques ont voulu vérifier s'il était possible de produire artificiellement un artefact se rapprochant du saint Suaire afin de démontrer que la supercherie pourrait être une hypothèse crédible. Bien que la peinture à l'ocre en association avec un bas relief permet d'avoir un résultat proche de l'original, l'analyse au microscope n'a quant à elle rien de comparable. Enfin, une dernière théorie, qui fut émise par l'historien Nicholas Allen, postule que le linceul serait en fait une trace de la plus ancienne photographie de l'Histoire. Effectivement, selon lui, il serait tout à fait possible que des érudits du Moyen-Age aient réussi à trouver la technique permettant de produire un cliché. Pour étayer ses dires, il se basa sur des écrits et des recherches historiques montrant que les composants nécessaires à la réalisation d'une photographie étaient déjà bien présents à cette époque. Bien que cette hypothèse semble un peu tirée par les cheveux, les résultats de la simulation offrent cependant une image assez proche de celle du linceul. Suite à cette enquête, nous avons vu que le miracle ou la fraude n'étaient pas les deux seules solutions possibles pour expliquer la création de l'image du suaire de Turin, comme il fut longtemps présupposé. Par ailleurs, lorsque nous confrontons les quatre théories exposées dans ce reportage, il semble que celle défendant la réaction de Maillard soit la plus crédible. Alors, s'agit-il réellement du suaire du Christ ? Bien que cela puisse être possible, il faudra cependant attendre que l’Église autorise de nouvelles analyses pour lever le voile sur ce mystère...

L'enquete approfondie

Le suaire de Turin est sujet à polémique depuis des décennies. S'agit-il bien de linceul qui a recouvert le corps du Christ ou bien est-ce un faux qui aurait été réalisé au cours de la renaissance ? La question se pose encore et nous allons tenter au cours de ce reportage d'apporter un éclaircissement à ces interrogations. Recouverte de traces et de brûlures, ces derniers témoignent de l'histoire mouvementée qui entoure le saint suaire. Découvert au XIVe siècle en Champagne par un croisé revenant de la terre sainte, il est aujourd'hui entreposé dans l'église de saint Jean-Baptiste de Turin. Pourtant, même à l'époque de sa découverte, de nombreux sceptiques mirent déjà en cause son authenticité. En effet, l'évêque de Troyes avait écrit au pape en 1489 pour lui expliquer que son prédécesseur avait trouvé le faussaire qui l'avait peint et qu'il avait en plus avoué qu'il en était l'auteur. Ceci ne remet pas en cause toute son authenticité, car il pourrait s'agir d'une simple histoire de jalousie entre ecclésiastiques surtout que la technique qui aurait été employée pour créer ce suaire n'a jamais été décrite et que le nom du soit disant faussaire n'a jamais été mentionné.

En 1899, la première photographie a été réalisée et à la grande surprise de la communauté de l'époque, ils ont remarqué que le résultat ressemblait fort à un négatif photo. On a pu ainsi voir de nombreux signes révélateurs comme une ecchymose sous l'oeil, des trainés de sang sur les avant-bras, le poignée, sur le creux des reins et au niveau du front. En 1978, les premières analyses furent menées par une vingtaine d'experts. Ils ont ainsi pu décomposer le suaire en trois parties distinctes : la pièce principale avec l'image, les morceaux qui ont été ajoutées pour le réparer suite à l'incendie qu'il a vécu en 1532 et la toile destinée à protéger la relique. Leur conclusion : il ne s'agit en aucun cas d'une œuvre d'art, ni d'une photographie, ni d'une peinture. Mais l'un de ces chercheurs préleva une petite partie des fibres le composant à l'aide d'un ruban adhésif et les examina. Il constata qu'elles étaient composées d'un pigment d'Ocre rouge, c'est-à-dire de la peinture. Pourtant, cela ne suffit pas à rejeter l'authenticité du suaire car il a été de nombreuses fois exposé à des artistes qui voulaient en faire des copies. Ces derniers déposaient souvent leurs œuvres sur le linceul pour les sanctifier, ce qui pourrait expliquer pourquoi de la peinture a été retrouvée sur des fibres en superficie. L'analyse effectuée par un appareil appelé VP8 a de plus permis de modéliser une silhouette humaine avec les traces présentes sur le suaire en convertissant le relief de l'image. La densité de l'image est proportionnelle à la distance entre le linceul et le corps à l'époque. Ceci serait donc en faveur de son authenticité même si un faussaire aurait pu recourir à des techniques complexes pour arriver à ce même résultat. Les blessures représentées sont de plus en inadéquations par rapport aux représentations médiévales. On note une centaine de marques en forme d'altère, ce qui correspondrait aux 39 coups de fouet qui ont été décrits dans la Bible. Cette forme particulière de ces marques suggère que l'on a utilisé un fouet très spécial d'origine romaine. De plus, les représentations artistiques de l'époque situaient les clous au niveau des mains alors que sur le suaire les blessures sont au niveau du poignet, près du nerf médian. Ce n'est pourtant que récemment qu'on s'est rendu compte que la crucifixion devait se faire à cet endroit... Le fait que les pouces ne soient pas visibles sur le suaire appuie cette théorie car une lésion du nerf médian entraine une rétraction de ce doigt. Enfin, dans les écrits, il a été décrit que lorsque la lance transperça le flanc du Christ de l'eau et du sang se mirent à couler de la plaie. Or sur les peintures médiévales, seul le sang est représenté. Mais justement sur le linceul figure bien du sang et une tâche plus claire qui pourrait faire penser à de l'eau.

Ainsi, s'il s'agit bien de l'oeuvre d'un faussaire, celui-ci devait avoir étudié de façon très approfondie les techniques de crucifixion, la physiologie ainsi que les outils qui étaient utilisés à l'époque. Il aurait pu avoir recours à un corps humain vivant ou mort pour réaliser son œuvre ainsi qu'à la technique du bas relief ou de l'ombre. Cependant, la qualité du matériel disponible à l'époque rend cette théorie peu plausible. Certains détracteurs pensent aussi qu'il puisse s'agir d'une des œuvres de Léonard de Vinci qui aurait découvert une méthode primitive de photographie. Mais, le saint suaire est mentionné dans des archives historiques cent ans avant sa naissance et il est donc très peu probable qu'il en soit l'auteur... En 1988, des scientifiques ont réalisé une datation au carbone 14 en prélevant un petit morceau sur l'un des coins du linceul. Ce dernier a ensuite été coupé en trois autres morceaux qui ont été envoyés dans trois laboratoires indépendants. Résultats : le tissu daterait d'entre 1260 et 1390.

Pourtant des représentations précises de ce linceul ont existé 70 ans avant la date la plus ancienne. De plus, le conteneur et la façon dont le tissu a été tissé témoignent de l'artisanat en Judée du Ier siècle. Alors comment l'expliquer ? Les scientifiques n'ont prélevé qu'une infime partie du suaire située en périphérie. Les 99% restants ont donc étaient négligés et il serait tout à fait possible que le morceau prélevé ait été rajouté au Moyen-Age pour apporter une restauration, ce qui aurait bien entendu faussé les résultats au carbone 14. Il est également possible que le morceau de tissu prélevé ait été contaminé par des radiations ou des contacts avec des matériaux modernes. Une autre théorie voudrait que les morceaux envoyés aux laboratoires aient été substitués au moment de l'envoi par du tissu datant du Moyen-Age. En effet, sur la vidéo montrant l'extraction des parties allant servir à l'analyse, il y a une coupure d'une demi-heure parmi les huit heures du film lorsque les échantillons ont été conduits dans une autre pièce avant de les placer dans les trois boîtes. Ainsi, l'église aurait volontairement truqué les résultats pour éviter que le public n'apprenne certaines vérités sur la crucifixion du Christ, notamment le fait que Jésus n'aurait pas été décédé quand il a été décroché de la croix... Les soins qui lui auraient été apportés par la suite par Joseph d'Arimathie avec de la myrrhe et de l'aloès associés à la chaleur du corps de Jésus auraient pu permettre l'impression d'une telle image sur le linceul. Comme nous l'avons vu, le suaire de Turin a fait couler beaucoup d'encre et on ne semble pas encore aujourd'hui en mesure de pouvoir donner une réponse précise quant à son origine et sa date de fabrication. Le débat durera encore de nombreuses années car le suaire ne sera accessible pour des nouvelles analyses qu'en 2025...

 
 
 

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